Journal déboussolé

Je n’ai pas vraiment pour habitude de tenir mes journaux intimes. J’ai toujours aimé l’idée, mais je n’ai absolument jamais été capable d’en tenir un , un peu comme si quelque chose dans mon petit être m’en empêchait totalement. J’ai essayé - sur un site d’écriture en ligne - d’en tenir un, mais ça partait vite en délires rocambolesques, et j’avoue qu’en le relisant, je me sens vaguement idiote, me donnant envie de me hurler "Tu déconnes?"
Mais je pourrai réussir, j’en suis sûre.
Enfin, peut-être.

Pourquoi?

J'ai besoin d'écrire, de m'exprimer, de dire ce qui me passe par la tête à quelqu'un, quelque chose. Pas à mon copain ou ma meilleure amie, à quelqu'un d'étranger. Parce que peut-être que si je le mets en ligne, j'aurai plus le courage de lire, parce que peut-être que comme ça le retour de ce que je ressentais ne reviendra pas. Parce que, merde, la dépression n'a pas besoin de revenir. Parce que, merde, cette fois-ci, si ça revient vraiment (partant du principe où cela est parti un jour) je ne serai pas la seule a flancher. Et je ne peux pas me permettre de faire flancher (...)

Ronronnement et hurlements muets.

Merde. Merde. Je pense que ce mot défini littéralement ce que je ressens. Ça veut tellement dire, colère, tristesse, étonnement et j'en passe. En fait, non, reprenons. Je ne sais pas ce que je ressens. Je sais que je l'aime - Dieu que je l'aime! -, je sais que je suis fatiguée, je sais également que peut-être que tout cela n'est pas pour moi. Peut-être que la vie n'est pas pour moi. Peut-être qu'être fille d'un type littéralement surdoué, d'une femme décédée d'un cancer et (surtout) copine d'un adorable gars plus vieux que moi, ce n'est pas exactement pour moi. Soyons clairs, (...)